dimanche 11 juin 2017

11 juin 2017 - Échanges au Pavillon-des-Jardins du terrain communautaire et Florence (2 ans et 4 mois), première utilisatrice du tout nouveau "module de jeux"

11 juin 2017



Pendant "L'échange de plants" qui eut lieu, aujourd'hui, au Pavillon-des-Jardins du terrain communautaire, "le module de jeux pour enfants" qui vient tout juste d'être installé tout près du pavillon a reçu sa première utilisatrice: Florence, petite-fille de Carole Plante, riveraine bien connue du chemin du Barrage.


Échange entre riveraines pendant "L"échange de plants"

À nous fier à l'enthousiasme manifesté par Florence (2 ans et 4 mois) sur les glissades - elle les a toutes essayées! - elle ne sera pas la seule à venir y jouer.






 Le lancement officiel de ce module de jeux se fera lors de l'Assemblée générale annuelle de l'ARC, le 9 juillet prochain. Plus d'informations sur ce lancement et sur les organismes qui l'ont subventionné vous parviendront sous peu. Mais d'ici là, parents et grands-parents de la région, n'hésitez pas à venir en profiter avec vos enfants et petits-enfants!

dimanche 12 juin 2016

Été 2016 - Activités sur le Terrain communautaire du GLSF


PROJET D’ART ÉPHÉMÈRE

À réaliser sur le Terrain communautaire du GLSF

APPEL AUX ARTISTES et ARTISANS de la région des Appalaches 

Vous êtes artiste ou artisan et vivez dans la région des Appalaches? 

Venez nous rencontrer au 736 chemin du Barrage, Saint-Joseph de Coleraine, à l’angle du chemin des Cerfs, samedi le 11 juin à 11 h. 

Nous vous offrons l’opportunité de participer à un PROJET D’ART ÉPHÉMÈRE sur le thème « L’INATTENDU » réalisable sur le Terrain Communautaire du Grand lac Saint-François, terrain situé sur les rives de celui-ci, d’une surface d’une dizaine d’hectares et où se trouvent le Pavillon-des-Jardins, des espaces dégagés et des sentiers dans le boisé, bordés de fiches informatives.

Cet évènement vous offre un espace de visibilité et l’opportunité, peut-être, de sortir de vos zones de confort habituelles. Bref, un défi!

Nous vous proposons de parcourir ce lieu varié et riche en possibilités à la recherche d’un endroit que vous vous approprierez en vue de réaliser une œuvre originale.

Nous répondrons à toutes vos questions, tiendrons compte de vos choix et mettrons au point une formule qui pourra convenir à la plupart.
Trois prix seront offerts,  lors de la cérémonie de clôture du 21 août 2016. Le choix sera fait par le public.

Chantal Ferland, Nicole Leclerc et Geneviève Ousset

N.B. : Si vous ne pouvez vous présenter, n’hésitez pas à communiquer avec nous: 418-331-5278 ou projetdecentre@gmail.com
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ACTIVITÉS À NE PAS MANQUER

Sur la photo (de gauche à droite) : Geneviève Ousset, initiatrice du projet « Art éphémère : l’Inattendu », Francis Lacave, initiateur du site d’observation ornithologique sur le Terrain communautaire et Gisane Routhier, présidente du club des ornithologues de la région de l’Amiante

·           Samedi le 28 mai:  matinée d’initiation à l’ornithologie, , de 9h00 à midi, au Terrain communautaire du GLSF, avec Gisane Routhier et Francis Lacave
·             Samedi le 11 juin: présentation du projet d’art éphémère sur le thème « l’inattendu »,samedi le 11 juin à 11h, au Terrain communautaire, avec Chantal Ferland, Nicole Leclerc et Geneviève Ousset
·             Dimanche 10 juillet « Vivre avec les oiseaux au Grand lac Saint-François » : conférence offerte par Gisane Routhier, au sous-sol de l’église St-Daniel

2015 - Inauguration du Pavillon-des-Jardins

Inauguration du Pavillon-des-Jardins (le 4 juillet 2015)
Terrain communautaire du Grand lac Saint-François
(en partant de la droite du frêne noir planté à cette occasion)
Alice Dussault, représentante des Serres Arc-En-Fleurs, Gilles Gosselin, maire de St-Joseph-de-Coleraine, Marcel Gaumond, président de la Corporation du terrain communautaire du GLSF, Yves Gilbert, directeur de la Caisse Desjardins de la région de Thetford et Denys Huot, président de l'Association des riverains du chemin du Barrage, André Vachon, coordonateur du Regroupement pour la protection du GLSF, Roger Lamothe, président de l'ARGLSF
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Allocution de M. Gilles Gosselin, maire de Saint-Joseph-de-Coleraine, à l'occasion de l'inauguration du pavillon


Phase I (en haut: actuelle) & phase II (à venir)
par 
Marcel Gaumond, président de la Corporation du terrain communautaire du GLSF


Un projet de Centre visant la protection du lac et de la forêt

Conçu en 2007, lors du “boum médiatique” faisant état de l’envahissement par les algues bleues-vert (bloom) d’un nombre de plus en plus grand de lacs habités du Québec, le “projet de Centre” du terrain communautaire du Grand lac Saint-François s’est donné d’emblée, au départ, comme objectif: la protection du lac et de la forêt. Dans les divers documents accessibles sur ce site, à la rubrique Corporation du terrain communautaire, on trouvera les moyens envisagés dans le cadre de ce projet pour favoriser cette protection. On y trouvera également de l’information sur les divers travaux qui furent réalisés sur le terrain, au cours des dernières années, grâce à l’action bénévole des riverains et aux subventions obtenues de plusieurs organismes: la plantation de plus de mille arbres d’essences indigènes, l’aménagement de sentiers balisés de fiches informatives et de panneaux de signalisation, la création d’une aire d’accueil et de diverses aires d’observation, dont l’aire d’observation ornithologique réalisée l’été dernier avec le concours des Serres Arc-en-fleurs.

Un pavillon comme lieu de rassemblement et d’animation
Avant de procéder à la construction du pavillon dont le plan nous a été fourni par l’architecte Pierre Thibault, bien connu pour sa conception de “maisons en harmonie avec la nature”, il nous a fallu rendre le puits artésien de même que les installations septiques déjà présentes sur le terrain à la fois fonctionnels et conformes aux règlements actuels. Cela put finalement se réaliser grâce à la coopération en grande partie bénévole d’un ingénieur et de l’entrepreneur Gosselin-Tremblay à qui avait été confié le contrat de construction du pavillon.

La construction du pavillon se fit en deux étapes: la dalle de béton ainsi que les raccordements (eau, électricité, égouts) furent réalisés à la fin de l’été 2014; quand au bâtiment, il ne put être installé qu’en janvier 2015. On remarquera sur la photo qu’il diffère du plan initial accolé à la photo. C’est que pour éviter d’endetter la corporation, nous avons pris la décision de nous en tenir qu’à cette partie de la construction que nous étions actuellement en mesure de payer. La bonne nouvelle étant que nous disposerons, à compter de l’été 2015, de tous les services requis pour faire du pavillon le “lieu de rassemblement et d’animation” dont nous rêvions: bureau et petite salle de réunion, bloc sanitaire, cabanon et toit couvrant une partie du plancher en béton. D’éventuelles futures subventions permettront, suivant le cas, de construire la prolongation du toit, d’ajouter l’ilot de cuisine et le foyer initialement prévus, voire de fermer l’ensemble du pavillon avec de larges fenestrations, tel qu’illustré sur le plan.

À partir de maintenant, le défi consistera à faire la démonstration que ce “projet de Centre” qui a mobilisé l’action bénévole d’un bon nombre de riverains depuis huit ans est en mesure de répondre aux besoins et nécessités qui ont motivé sa conception et sa réalisation!

 [M. G., au nom des membres du c.a. de la Corporation du terrain communautaire: Pierre Bolduc, Francis Lacave, Rhéo Mercier, Denys Huot, Gilles Gosselin et Richard Dostie]
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MATINÉE D'INITIATION À L'ORNITHOLOGIE
samedi 23 mai 2015, à 8h30
  • Offerte par Gisane Routhier, présidente du CORA (Club des ornithologues de la Région de l'Amiante) et par Francis Lacave, secrétaire-trésorier de la Corporation du terrain communautaire du GLSF... et ornithologue
  • Rendez-vous au stationnement du Terrain communautaire du GLSF
  • Durée de l'activité: environ 2 heures
  • Chaque participant-e est invité-e à apporter une paire de jumelles
N.B.: L'activité est gratuite. En cas de pluie, elle sera remise au lendemain, à la même heure. En cas de doute concernant les conditions météo, contacter, la veille, Francis Lacave au num. 418-423-7184. 



Francis Lacave sur le site d'observation ornithologique du T.C.


Articles de Mélanie Jean, "personne ressource en environnement"

lundi 11 juillet 2011

Des comportements pour un lac en santé


La qualité de l'eau d'un lac est l'affaire de tous les riverains et de leur qualité de vie
Le Regroupement des associations pour la protection de l'environnement des lacs et cours d'eau de l'Estrie et du haut bassin Saint-François (RAPPEL) met sur son site Internet plusieurs renseignements concernant la protection des milieux lacustres et les bonnes pratiques à adopter pour protéger l'environnement. J'ai choisi de vous présenter l'un des dépliants du RAPPEL, "Des comportements pour un lac en santé", car il est très instructif!

Pour assurer à long terme la qualité des eaux, il faut s'attaquer aux principales causes de sa dégradation. Deux points sont primordiaux :
  • réduire les apports de sédiments
  • réduire les apports de nutriments
Comment réduire les apports en sédiments?
  • Protéger certains milieux naturels comme les peuplements forestiers, les milieux humides et les bandes riveraines;
  • Prévoir, lors de travaux, des méthodes de contrôle de l'érosion;
  • Réduire la vitesse des embarcations à proximité des rives afin de réduire l'érosion causé par les vagues;
  • Couvrir rapidement les sols mis à nu lors de travaux;
  • Éviter de traverser les cours d'eau à gué avec des véhicules motorisés
  • Éviter de concentrer les eaux dans un canal d'écoulement. En effet, cela en augmente le débit et conséquemment, la capacité d'érosion.
Comment réduire les apports de nutriments?
  • Protéger la bande riveraine en bordure d'un lac ou d'un cours d'eau en abolissant la coupe de végétation et privilégier l'ouverture de fenêtres vertes par élagage;
  • Renaturaliser les éléments artificiels (mur de béton, enrochement, etc.) de la rive;
  • Abolir les épandages d'engrais et de fertilisants, autant biologiques que chimiques, en bordure des cours d'eau et des lacs;
  • Vérifier la conformité des installations septiques et leur entretien pour s'assurer qu'elles ne sont pas une source de pollution;
  • S'abstenir de nourrir les oiseaux migrateurs;
  • Éviter les savons et détergents avec phosphates.
Il existe une panoplie de produits détergents et il est parfois difficile de faire le bon choix
Les détergents et le phosphore
Beaucoup de progrès ont été faits pour les savons solides, liquides et les détergents à lessive. Attention, les détergents pour lave-vaisselle contiennent encore beaucoup de phosphore. En ce moment, les marques recommandables sont ElectraSol et Sunlight qui présentent des taux de phosphore d'environ 5% par rapport à leur volume. Pour vous donner une idée de l'impact, un riverain qui utilise du savon sans phosphate et qui ne fertilise pas son gazon rejettera environ 20 grammes de phosphore, tandis qu'un riverain qui utilise du savon avec phosphate et qui fertilise son gazon en rejettera 2790 grammes!

Les solutions à long terme
Il n'existe pas de solution miraculeuse pour adopter de meilleurs comportements et les solutions à long terme sont celles qui sont le plus efficaces. Conserver ou rétablir une bande riveraine, éviter l'utilisation d'engrais, bâtir des quais et des abris à bateau qui facilitent la libre circulation des eaux ou diminuer les apports de sédiments et de nutriments à la source en sont quelques exemples.

Les solutions à long terme sont préférables aux "recettes faciles", car ces dernières s'attaquent aux conséquences et non aux causes réelles du problèmes. Il s'agit de méthodes temporaires qui ne règlent pas le problème dans une optique de développement durable. De plus, les effets environnementaux de ces méthodes sont encore peu étudiés et parfois, ces méthodes ont des impacts néfastes sur l'environnement. Surtout, cela détourne les énergies investies des véritables sources du problème et, conséquemment, des solutions durables à y apporter.

La meilleure solution à long terme demeure toujours l'éducation, la sensibilisation et laformation. Faire connaître les bonnes pratiques riveraines, mettre en place des ateliers de sensibilisation et de formation stimulant la renaturalisation, fournir des guides aux utilisateurs et apprendre aux enfants à vivre en harmonie avec leur environnement.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le site Internet du RAPPEL, ainsi que le site du MDDEP

Mélanie Jean
M. Sc. géogr.
Personne-ressource en environnement
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lundi 11 juillet 2011

Installation septique et qualité de l’eau, l’affaire de tous les riverains!



Pour le blogue de cette semaine, j’ai décidé de vous présenter un résumé de la documentation et des règlements municipaux concernant les installations septiques et la qualité de l’eau, car je suis certaine que le sujet préoccupe plusieurs d’entre vous.

Depuis l’épisode des cyanobactéries il y a quelques années, la santé des lacs et des cours d’eau du Québec est devenu un sujet très préoccupant. Cette crise «d’algues bleu-vert» a sonné l’alarme quant à l’urgence d’agir. Le phosphore étant celui qu’on a rapidement pointé du doigt et mis en cause, la réduction de son apport par les activités humaines est alors devenu l’objectif à atteindre. Les riverains tout autant que les municipalités et le gouvernement s’impliquent désormais tous ensemble dans la gestion de la qualité de l’eau. Le Grand lac Saint-François ne fait pas exception, car comme de nombreux lacs du Québec, il n’a pas échappé aux cyanobactéries!

La principale source de pollution autour d’un lac provient majoritairement des activités humaines. Les eaux usées non traitées ou traitées de façon inadéquate et déversées dans les plans d’eau sont considérées depuis plus de 30 ans comme une source de pollution et d’eutrophisation des milieux aquatiques. Les résidences isolées, qui ne sont pas raccordées à un système collectif de traitement des eaux usées, utilisent donc l’installation septique. Ce dispositif d’évacuation et de traitement des eaux usées est spécialement conçu pour les résidences isolées, soit les résidences de 6 chambres à coucher ou moins et les autres bâtiments qui rejettent exclusivement des eaux usées de nature domestique et dont le débit total quotidien est d’au plus 3 240 litres.

Selon le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées – Loi sur la qualité de l’environnement- Q-2, r.8, toutes les résidences isolées non desservies par les égoûts municipaux doivent être munies d’une installation septique conforme à ce règlement provincial.

Les installations septiques des résidences isolées (comme c’est le cas de celles des riverains du Chemin du Barrage et des autres municipalités autour du lac) traitent les eaux usées dans une perspective de protection de la santé publique et de l’environnement.

Malheureusement, on constate qu’elles génèrent des apports en phosphore dans les milieux aquatiques, et ce, d’autant plus si elles sont inadéquates ou non conformes. Les riverains ont donc la responsabilité de s’assurer que leur installation septique ne pollue pas l’environnement ou qu’elle ne constitue pas une nuisance.

Élément épurateur d'une installation septique, qui sera enfoui dans le sol
Lorsqu’elle fonctionne bien, l’installation septique reçoit toutes les eaux usées produites par un ménage (par l’utilisation des toilettes, de la douche, des éviers, du lave-vaisselle, de la laveuse, et le reste) et les traite suffisamment pour que l’effluent soit sans danger avant de retourner vers les eaux souterraines. Une installation septique est habituellement constituée d’une fosse septique et d’un sol filtrant appelé champ d’épuration. Le champ d’épuration est parfois appelé un champ d’épandage, un lit filtrant ou un tertre d’infiltration.

Dans le cas des riverains du Grand lac Saint-François, c’est l'une des installations septiques qui est présentée ci-après:


La législation
Au Québec, c'est le Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées de la Loi sur la qualité de l'environnement qui détermine de façon très précise le choix et la mise en place des installations septiques. Selon ce Règlement (Q-2, r.8 a.3.), « nul ne peut rejeter ni permettre le rejet dans l’environnement des eaux provenant du cabinet d’aisances d’une résidence isolée ou des eaux usées ou ménagères d’une résidence isolée ». En clair, il est interdit de rejeter directement dans l’environnement les eaux usées provenant des toilettes, des lavabos ou de la douche d’une résidence.

Cette législation oblige les administrations municipales à appliquer ce règlement sur leur territoire. Toute personne qui a l'intention de construire une maison, d'ajouter une chambre à sa résidence ou de modifier une installation septique doit, au préalable, obtenir un permis de sa municipalité.

La Loi sur les compétences municipales (LCM) permet à une municipalité d’adopter des règlements en matière de salubrité et de nuisances. Cette loi permet ainsi aux municipalités de se donner des pouvoirs, entre autres, en matière de visite et d’enquête pour rechercher les nuisances et les causes d’insalubrité.

Il n’existe pas de droit acquis de polluer
Certaines installations ne sont pas construites selon les normes du Q-2, r.8. Par exemple, il se peut que vous ne disposiez que d’un simple puisard comme système d’évacuation des eaux usées de votre résidence isolée. Pour pouvoir conserver votre puisard, celui-ci doit avoir été construit avant le 12 août 1981, aucun agrandissement de la résidence ni modification à l'installation ne doit avoir été effectué depuis cette date et votre puisard ne doit pas constituer « une source de nuisances, une source de contamination des eaux de puits ou de sources servant à l’alimentation, ou une source de contamination des eaux superficielles » (règlement Q-2, r.8. a.2.).
Vous avez la responsabilité de vous assurer du bon fonctionnement de vos installations septiques. Pour les nouvelles constructions ou lors du remplacement de votre installation septique, vous devez :


  • Respecter les normes prévues au règlement en vigueur (règlement Q-2, r.8);
  • Présenter une demande de permis à la municipalité, comprenant entre autres une étude de caractérisation du site et du terrain naturel du site réalisée par une personne membre d’un ordre professionnel compétent en la matière;
  • Obtenir le permis de la municipalité avant de procéder aux travaux.
Pourquoi ?
Des installations septiques non conformes au Règlement (Q-2, r.8) ou mal entretenues contribuent à rejeter dans le milieu récepteur des contaminants, notamment le phosphore, qui est le nutriment responsable de l’eutrophisation des lacs et cours d’eau. Un apport important de ce nutriment dans un plan d’eau a pour effet d’accélérer l’eutrophisation de ce dernier qui peut s’observer par une prolifération d’algues, de plantes aquatiques et parfois de cyanobactéries. Les installations septiques non conformes ou mal entretenues peuvent également être la source d’une contamination bactérienne des eaux souterraines ou des eaux de puits ou de source servant à l’alimentation en eau.

Système de classification des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées
Une procédure permettant de classifier les dispositifs de traitement des eaux usées des résidences isolées en fonction de leur degré d’impact sur l’environnement a été établie par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Principalement, cette classification se base sur l’emplacement du dispositif par rapport au plan d’eau et la nature du terrain récepteur.

D’autres actions peuvent aussi être entreprises par votre municipalité. Non seulement cette dernière est-elle responsable de veiller à la bonne application du règlement Q-2, r8 sur son territoire, mais les modifications récentes apportées à certaines lois provinciales, notamment l’ajout de l’article 25.1 à la Loi sur les compétences municipales (L.R.Q., chapitre C-47.1), ont permis d’élargir les pouvoirs des municipalités en matière d’environnement.

25.1. Toute municipalité locale peut, aux frais du propriétaire de l’immeuble, installer, entretenir tout système de traitement des eaux usées d’une résidence isolée au sens du Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (R.R.Q., 1981, chapitre Q-2, r. 8) ou le rendre conforme à ce règlement. Elle peut aussi procéder à la vidange des fosses septiques de tout autre immeuble.

Certaines municipalités ont donc resserré leur règlementation concernant les installations septiques des résidences isolées, en prenant notamment en charge leur vidange. Aux fins du relevé sanitaire, les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées sont répartis en trois classes selon leur degré d’impact sur les eaux souterraines et les eaux superficielles de surface. Ces classes sont: A, B et C.

Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe A
Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe A sont des dispositifs qui ne constituent pas de foyer de nuisances ou de source de contamination indirecte ou directe des eaux souterraines et des eaux superficielles. Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe A sont construits dans des sols possédant les caractéristiques nécessaires pour traiter les eaux usées ou compléter le traitement d’effluents de systèmes de traitement sans sol, lors de leur infiltration dans le terrain récepteur et ce avant qu’elles ne rejoignent les eaux souterraines et les eaux superficielles. Ces dispositifs sont également bien situés par rapport à un lac ou un cours d’eau.

L’existence d’un permis municipal et de données sur les dispositifs de traitement dans les dossiers municipaux ne justifie pas l’attribution de la classe A à un dispositif d’évacuation et de traitement des eaux usées.

Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe B
Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe B sont des dispositifs qui constituent des sources de contamination indirecte. Ces dispositifs de classe B sont construits sur ou dans des sols ne possédant pas les caractéristiques nécessaires pour permettre le traitement ou compléter le traitement par infiltration des eaux clarifiées ou de l’effluent d’un système de traitement secondaire ou secondaire avancé, et ce, avant qu’elles ne rejoignent les eaux de surface et/ou les eaux souterraines. Cette classe regroupe également les dispositifs qui sont situés trop près d’un lac où d’un cours d’eau.

Bien qu’individuellement ces dispositifs semblent, à cause de leur faible débit, ne pas avoir d’impact significatif sur un lac ou un cours d’eau, l’effet cumulatif des rejets, en particulier des éléments nutritifs, entraîne une dégradation soutenue et il devient nécessaire et prioritaire de corriger de tels dispositifs si l’on veut réduire au minimum l’impact des dispositifs de traitement d’eaux usées sur les lacs et les cours d’eau. La présence de ces dispositifs représente un risque non négligeable de contamination des eaux de surface et/ou des eaux souterraines.

La détermination des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe B n’est pas facile, car le degré de contamination n’est pas établi à partir d’une simple constatation, mais par une relation d’inférence aux caractéristiques minimales du terrain récepteur et de la distance qui sépare le dispositif du plan d’eau permettant d’assainir les eaux lors de leur infiltration dans le sol. Voilà l’objectif du relevé sanitaire.

Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe C
Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe C sont des dispositifs qui constituent des foyers de nuisances et/ou des sources de contamination directe de l’environnement. Ces dispositifs correspondent à l’une ou l’autre des situations suivantes:
  • absence de dispositif d’évacuation et de traitement des eaux usées;
  • déversement direct des eaux usées dans l’environnement;
  • présence d’une conduite de trop plein;
  • présence de résurgences.
La correction des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe C est obligatoire en vertu du Règlement Q-2, r.8, et ce, peu importe qu’un relevé sanitaire ait contribué ou non à leur détermination.

Bien que le relevé sanitaire constitue un outil servant à mettre à jour les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe C, il est surtout destiné à faire corriger les foyers indirects de contamination des eaux souterraines et des eaux souterraines et des eaux superficielles (classe B), beaucoup plus nombreux.

Critères de classification d’un dispositif de traitement des eaux usées
Pour diagnostiquer le rendement des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées selon les classes A, B et C, deux critères sont utilisés:
  • les caractéristiques du site et du sol du terrain naturel
  • l’emplacement du dispositif de traitement par rapport
Le tableau suivant résume, en fonction de chaque classe et de sa définition, les critères utilisés pour la classification ainsi que les mesures correctives :

Classe A
Classe B
Classe C
Définition
Aucune contamination
Source de contamination indirecte
Source de contamination directe
Critère de classification
Respecte les normes du terrain récepteur
Systèmes bien situés par rapport à un lac ou un cours d’eau
Ne respecte pas les normes du terrain récepteur et/ou la norme d’emplacement par rapport au plan d’eau.
Ne respecte pas les normes du terrain récepteur et/ou d’emplacement par rapport au plan d’eau
Présente des signes d’évidence visuelle de contamination :
  • absence de dispositif;
  • déversement des eaux usées dans l’environnement;
  • conduite de trop-plein;
  • résurgences.
Mesure corrective
Le Règlement Q-2, r-8 n’exige pas la reconstruction d’un dispositif d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe A et il n’est pas nécessaire de le remplacer même si le dispositif n’est pas conforme en tout point.
Le Règlement Q-2, r-8 n’exige pas automatiquement la correction des dispositifs de classe B, mais le rendement de ces dispositifs représente une source indirecte de contamination des eaux souterraines et/ou des eaux superficielles.
La correction des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées de classe C est obligatoire en vertu du Règlement Q-2, r-8, et ce, peu importe qu’un relevé sanitaire ait contribué ou non à leur détermination.

Emplacement par rapport à un lac ou un cours d’eau
La distance entre un puits ou une source servant à l’alimentation en eau et un dispositif de traitement étanche ou non étanche ainsi que les autres normes de localisation ne sont pas prises en compte lors de la classification d’un dispositif d’évacuation et de traitement des eaux usées, puisque la classification évalue l’impact d’un dispositif sur le lac ou le cours d’eau situé à proximité.

Il faut donc connaître les caractéristiques des dispositifs de traitement des eaux usées, celles des sites et du sol des terrains récepteurs ainsi que celles relatives à l’emplacement d’un dispositif par rapport à un lac, à un cours d’eau, à un marais ou à un étang pour être en mesure de diagnostiquer la performance d’un dispositif de traitement des eaux usées.

Obligations des propriétaires (Guide de bonnes pratiques, MDDEP)
Il est important de ne pas jeter n'importe quel produit dans l'évier ou la toilette
En tant que propriétaire d’une installation septique, vous devez respecter certaines obligations afin de répondre à la réglementation en vigueur. Une installation septique bien conçue, bien installée, utilisée et entretenue de façon adéquate voit sa durée de vie optimisée tout en assurant la protection de l’environnement. Il va sans dire qu’en plus d’entraîner des impacts négatifs sur l’environnement et une réduction de la valeur de votre propriété, une installation septique défectueuse, qui doit être réparée ou remplacée, engendrera d’importantes dépenses.

Afin de favoriser le bon fonctionnement de votre installation septique et d’augmenter sa durée de vie utile, de bonnes pratiques peuvent être adoptées. Ce document vous indique vos principales obligations, les actions que vous devez entreprendre et les comportements que vous devez éviter en tant que propriétaire et utilisateur d’un dispositif autonome de traitement des eaux usées.

Les principales obligations du propriétaire d’une installation septique sont les suivantes :
  • Obtenir un permis de sa municipalité préalablement à la construction de sa résidence, d'une chambre à coucher supplémentaire ou, dans le cas d'un autre bâtiment, préalablement à l'augmentation de la capacité d'exploitation ou d'opération de l’installation. Un permis doit aussi être obtenu avant la construction, la rénovation, la modification, la reconstruction, le déplacement ou l'agrandissement d’une installation septique; 
  • S’assurer de la mise aux normes de son installation septique par un professionnel si celle-ci est une source de nuisance ou de contamination, et ce, dans les plus brefs délais; 
  • Remplacer les pièces défectueuses ou dont la fin de vie utile est atteinte; 
  • Rendre accessible la fosse septique pour en effectuer la vidange; 
  • Voir à l’entretien de son installation septique lorsque la municipalité ne le prend pas en charge. 
Bonnes pratiques à adopter à l’intérieur de la résidence
Lorsqu’ils sont acheminés dans une installation septique, certains produits sont dommageables pour le traitement des eaux usées et peuvent contaminer les eaux souterraines et les eaux de surface. Certains produits peuvent aussi augmenter la quantité de boues et de graisses accumulées dans la fosse septique, entraîner le colmatage prématuré du préfiltre et nécessiter une vidange plus fréquente de la fosse. Il est donc très important de ne pas les jeter dans votre installation septique.
La toilette doit être utilisée uniquement pour quoi elle a été conçue
Voici des exemples de produits qui ne doivent pas être jetés dans votre installation septique (ni directement dans la fosse, ni par l’intermédiaire de vos toilettes ou de vos éviers) :
  • Peintures; 
  • Produits toxiques ou inflammables; 
  • Cires à plancher, nettoyants à tapis; 
  • Produits pour déboucher les conduites; 
  • Chlores, chlorures, produits pour l’entretien d’un spa ou d’une piscine; 
  • Médicaments; 
  • Produits d’entretien ménager en trop grande quantité (il est recommandé d’utiliser des produits ménagers écologiques); 
  • Litières à chat, sacs de thé, café moulu, coquilles d’oeufs, charpies du filtre de la sécheuse et mégots de cigarettes; 
  • Journaux, essuie-tout, serviettes hygiéniques, couches et condoms; 
  • Huiles et graisses de cuisson et huiles pour le corps; 
  • Tissus et cheveux. 
En fait, il est préférable d’utiliser la toilette uniquement pour ce pour quoi elle a été conçue et de ne rien y jeter d’autre. Les papiers mouchoirs et autres déchets devraient être jetés à la poubelle plutôt que dans la toilette.

La qualité de l'eau du Grand lac Saint-François

Ce lac, qui est classé comme étant de type mésotrophe, présente certains signes d'eutrophisation. Afin de ralentir ce processus, le MDDEP recommande l'adoption de mesures pour limiter les apports de matières nutritives issues des activités humaines. Cela permettrait de préserver l'état du lac et ses usages.

Mélanie Jean

M. Sc. géogr.
Personne-ressource en environnement
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lundi 1 août 2011

Les plantes envahissantes, un ennemi coriace


La renouée japonaise, l'une des pires plantes envahissantes
Sans aucun doute présentes dans votre cour, les plantes exotiques envahissantes font maintenant partie du décor au Grand lac Saint-François. L’introduction d’espèces végétales exotiques envahissantes n’est d’ailleurs régie par aucune législation spécifique au Québec. Plusieurs les ont plantés sans se douter du danger d’envahissement qu’elles pouvaient représenter.

Trois espèces floristiques envahissantes sont actuellement recensées en bordure du Grand lac Saint-François, soit le roseau commun, la salicaire pourpre et la renouée Japonaise.

Deux des trois principales espèces envahissantes sont particulièrement problématiques sur le territoire. Le roseau commun (phragmites australis) qui a considérablement envahi les berges du Grand lac Saint-François (GLSF) et menace d’envahir des secteurs à haute valeur écologique, et la renouée Japonaise (polygonum japonicum) qui est présente à quelques endroits, mais qui menace d’envahir le territoire. Depuis 2002, un programme de suivi de l’envahissement du GLSF par le roseau a été mis en place.
La renouée japonaise, lors de sa période de floraison à la fin de l'été
En 2007, le parc Frontenac a mis en place un programme de suivi et de contrôle des populations de roseaux à l’intérieur du secteur sud afin de limiter sa présence. Certaines interventions montrent des signes très encourageants. En ce qui concerne la renouée, sa présence au parc a été confirmée pour la première fois en 2008. Depuis, le parc Frontenac a réalisé des actions afin de la contrôler et, avec l’objectif, de l’éradiquer du parc. Cette espèce représente une menace importance au maintien de l’intégrité écologique de plusieurs secteurs du parc.

La renouée Japonaise
Gare à ceux qui osent la planter! Avec ses petites fleurs blanches et ses grandes feuilles vertes, la renouée semble inoffensive. Pourtant, malgré cette apparence se cache une redoutable prédatrice, ne laissant aucune chance aux plantes adverses souhaitant barrer son chemin. De prime abord, ces caractéristiques peuvent séduire le jardinier, mais il ne faut pas se laisser tromper ! Cette belle plante figure au palmarès des 100 pires espèces envahissantes de la planète selon l'Union mondiale pour la nature (UICN). Introduite dans les jardins au 19e siècle, elle s’est rapidement approprié le territoire et a depuis quitté les carrés verts engazonnés pour se faire la malle en pleine nature et conquérir le monde. La renouée aime les sols ensoleillés et humides propices à son épanouissement.

La renouée japonaise est une plante très coriace qui peut pousser jusqu’à cinq centimètres par jour et ses racines peuvent même descendre jusqu’à deux mètres sous terre. Ces tiges souterraines libèrent des toxines qui empêchent l'établissement d'autres végétaux alentour. En Amérique du Nord, la plante se reproduit essentiellement de façon végétative, mais ce mode de reproduction est fort efficace : un minuscule fragment de tige ou de rhizome peut donner naissance à un nouveau plant. En outre, les fragments de rhizome peuvent demeurer en dormance dans le sol pendant 10 ans. Enfin, l'absence d'ennemi naturel facilite également l'établissement de cette véritable peste.

Comment la reconnaitre?
Plusieurs jardiniers bien intentionnés se laissent duper par cette charmeuse qui se révèle être une envahisseuse féroce! La renouée mesure de 75 à 300 cm, aime les habitats humides et les bordures de plan d’eau. Elle possède des tiges creuses et noueuses semblables à du bambou et ses fleurs en grappes, qui apparaissent à la fin de la saison estivale sont de couleur blanche. Elle ne produit pas de graines.
La renouée japonaise, photo prise chez un riverain du Grand lac Saint-François
Quelles sont les mesures à prendre contre la propagation de cette plante ?
L'éradication de la renouée japonaise est extrêmement difficile, aussi faut-il éviter à tout prix de la cultiver. Si la plante est présente dans votre jardin, coupez ses tiges au ras du sol, et ce, à plusieurs reprises pendant la saison, de façon à épuiser ses réserves. Vous devrez procéder ainsi pendant plusieurs années.

La technique du fauchage et l’arrachage systématique pendant plusieurs mois consécutifs, puis une plantation d’espèces autochtones pour la concurrencer semble être la seule méthode envisageable. On créera alors une biodiversité assez saine pour que la renouée ne puisse plus se développer sur d’autres terrains. Vous pouvez l’arracher, mais n’oubliez pas que ses rhizomes sont très profonds et vous risquez d'oublier des fragments dans le sol. Ne compostez pas les résidus de taille et ne les jetez pas dans la nature.
La renouée japonaise peut atteindre rapidement une taille impressionnante
Tout déchet de renouée japonaise doit être surveillé jusqu’à dessèchement (conteneur spécial ou sac) et non dispersé dans la nature, les fauches ne peuvent être à elles seules une solution, et le curage des berges doit être évité. Tout travaux sur des berges doivent être suivis d’une replantation de végétation locale (par exemple du Sureau du Canada, l’Angélique pourpre ou du Cornouiller stolonifère)  pour éviter les zones d’ensoleillement.

Le Sureau du Canada ou Sureau blanc

Le défi de son élimination est de taille. Plusieurs études sont en cours en Angleterre afin de développer des méthodes de lutte biologique (champignon, insectes).

Le roseau commun
Plusieurs plantes venues d’ailleurs sont présentes au Grand lac Saint-François. Le roseau commun est certainement celui qui cause le plus de problèmes actuellement et pas seulement ici, mais dans toute la province. Bien implantée sur les berges du lac depuis quelques décennies, cette graminée déloge les autres plantes naturelles et fait disparaître des habitats qui étaient propices à la faune. L’arrivée du roseau commun a été favorisée par l’implantation du réseau routier dans la région et par les constructions et aménagement.


Le roseau commun est désormais répandu et bien installé à la grandeur de la province

La présence du roseau commun au Grand lac St-François
Il existe bel et bien un lien entre la proximité des routes et la présence du roseau commun. Ceci expliquerait en partie le phénomène d’envahissement du roseau. Des études ont d'ailleurs démontré que plus l’on se situe près d’une route pavée, près d’une résidence construite après 1990 et près de l’exutoire du lac (barrage Jules-Allard), plus y a de chances de rencontrer du roseau. Ce lien pourrait être attribuable au courant de l’eau qui y transporte naturellement des graines et des fragments de tige.

Le parc national Frontenac observe, depuis plusieurs années, une augmentation des populations de roseau commun sur les berges et à différents endroits dans le Grand lac Saint-François. Un projet de recherche ayant eu lien dans les dernières années a permis d'orientation le personnel de la conservation dans certaines actions pour limiter la progression de cette plante.

Le roseau commun fait désormais partie du paysage du GLSF. Nous devons apprendre à vivre avec cette plante et devons demeurer vigilants afin que d’autres espèces envahissantes ne viennent réduire la biodiversité du parc.

Le roseau commun envahisseur est assurément une plante très compétitive, mais elle n'est pas la seule espèce compétitrice dans les marais. D'autres plantes, particulièrement celles qui font beaucoup d'ombrage, sont probablement tout autant compétitives dans des conditions (niches) optimales à leur établissement et leur croissance. Connaître ces plantes et ces conditions constitue une première étape fondamentale dans le développement de techniques de contrôle du roseau commun faisant appel à des plantes compétitrices.

La salicaire pourpre
Cette plante envahissante a elle aussi fait son apparition au Canada au 19e siècle. Cette plante très prolifique fait compétition aux plantes indigènes et finit par les remplacer. La salicaire a donc tendance à envahir les régions où elle s'installe au détriment des plantes indigènes qui disparaissent.
La salicaire pourpre est une plante que l'on voit très fréquemment sur le bord des routes du Québec

Les racines de la salicaire pourpre s’enfoncent jusqu’à 30 cm ou plus dans le sol. Il est donc difficile d’arracher la plante. Même en la brûlant, ses racines survivent et le plant peut repousser.

La salicaire pourpre est sans aucun doute une espèce envahissante. Par contre, il est beaucoup moins sûr qu’elle soit aussi nuisible qu'on le croyait, du moins au Québec. En effet, certaines études récentes minimisent les conséquences de cette espèce sur la flore des milieux humides et ont montré que :

  • l’invasion de la salicaire pourpre a probablement eu lieu surtout avant 1900. L’expansion se poursuit, mais, depuis 1946, elle se fait à un rythme beaucoup plus lent;
  • l’impact global de la salicaire pourpre sur la biodiversité le long du Saint-Laurent est peu important par rapport à celui d’autres espèces comme l’alpiste roseau et le roseau commun;
  • la salicaire pourpre se définit comme une plante très compétitive qui écarte de son chemin les autres végétaux. Cependant, ce phénomène est rarement observé dans la réalité. Cette espèce prend effectivement de la place, mais n’éradique pas les autres plantes des marais;
  • les jeunes plants seraient plus envahissants que les autres, car avec le temps la plante deviendrait moins vigoureuse et laisserait le champ libre aux autres espèces indigènes. Il s’agit toutefois d’une hypothèse.

Les plantes envahissantes sont un ennemi coriace auquel beaucoup de riverains du Québec doivent faire face. Pour l’instant, il n’existe pas de recette miracle pour éradiquer ces plantes. Peut-être qu’à l’avenir un moyen de lutte biologique sera disponible, mais d’ici là, la seule arme disponible semble être la patience!

État de l'invasion de la renouée Japonaise sur le Chemin du barrage
L'ARC aimerait savoir si vous aussi êtes envahi par la renouée Japonaise! Nous vous invitons à répondre à notre sondage sur les plantes envahissantes! Merci de nous en informer!

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Mélanie Jean
M. Sc. géogr.
Personne-ressource en environnement
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lundi 15 août 2011

Coleraine : là où poussent les fougères


La forêt du Terrain communautaire, tapissée de fougères

Présentes depuis la préhistoire, les fougères tapissent le sol à l’ombre de la forêt qui se dresse sur le Terrain communautaire et il existe pas moins de cinq espèces distinctes! Pour le blogue de cette semaine, nous vous présentons les différentes espèces de fougères qui se retrouvent sur le Terrain du Centre. Lors de votre visite du Terrain, le 27 août prochain, vous pourrez peut-être tenter de les retrouver en forêt!

Qu'est-ce qu'une fougère ?
On associe souvent les fougères aux sous-bois sombres et humides, mais les trois quarts d'entre elles tolèrent facilement quatre heures de soleil direct par jour. Toutes les feuilles des fougères débutent enroulées comme des ressorts de montre, sous forme d'un bourgeon bien particulier : la crosse. A printemps, elles se déroulent, adoptant des allures et des postures remarquables qui permettent de distinguer les espèces les unes des autres : les crosses d'une Athyrie fougère-femelle prennent l'aspect d'un grand bal de lutins, celles de la fougère-aigle commune ressemblent aux serres d'un rapace. Les feuilles des fougères diffèrent des autres feuilles par cette crosse en spirale, très rare dans le reste du règne végétal, et parce qu'elles produisent des semences, les spores. Les botanistes désignent ces feuilles par le mot fronde. Comme bien des plantes sous nos climats, les fougères se fanent à l'automne, mais certaines espèces persistantes restent vertes même pendant la saison froide.

Nous vous présentons donc les cinq espèces présentes sur le Terrain communautaire soit l'osmonde de clayton, l'athyrie fougère-femelle, la fougère-aigle commune, l'osmonde royale et l'onoclée sensible.

Osmonde de clayton (Osmunda claytoniana)
L’osmonde de clayton vit dans divers milieux forestiers où elle colonise les berges des cours d'eau. Elle affectionne les forêts ouvertes et parfois même les endroits ensoleillés comme les fossés, les champs et les pâturages humides. On la trouve dans l'est de l'Asie et l'est de l'Amérique du Nord, tout comme environ 20% des fougères du nord-est de notre continent.

La fronde de l'osmonde de clayton
Comme l'osmonde cannelle, elle est croît souvent en association avec le frêne noir et le frêne de Pennsylvanie. On la trouve aussi dans d'autres types de forêts humides à faible recouvrement, telles les érablières rouges, ainsi que dans certaines sapinières humides et occasionnellement dans des groupes d'épinettes noires.

L'osmonde de clayton peut atteindre une bonne taille rapidement
Les frondes de cette fougère sont très semblables aux feuilles de l’osmonde cannelle et s’en distinguent parfois difficilement. De grande taille, l’osmonde de clayton forme des colonies denses, généralement peu étendues. La disposition en couronne de ses frondes, de taille impressionnante, lui confère une allure imposante et exotique; la disposition de ces couronnes est aussi un autre point en commun avec l’osmonde cannelle.

L'osmonde cannelle ressemble énormément à l'osmonde de clayton
Sur notre continent, contrairement à l’osmonde cannelle et à l’osmonde royale qui se rendent en Amérique tropicale (et même, dans un cas, au Brésil et en Argentine), l’osmonde de clayton est propre à l’est de l’Amérique du Nord. Pourtant, elle détient beaucoup de similitude avec certaines plantes tropicales. Les feuilles de l’osmonde de clayton, fougère bien de chez nous, atteignent parfois une taille très imposante.

Athyrie fougère-femelle (Athyrium filix-femina)
De taille moyenne, l’athyrie fougère-femelle forme des couronnes et pousse en colonies clairsemées. Bien que robuste, ses frondes plusieurs fois découpées évoquent une fine dentelle. En forêt, l’athyrie pousse presque partout et très abondamment.

L'athyrie fougère-femelle
Bien que plus fréquente dans l’est que dans l’ouest, l’athyrie fougère-femelle traverse notre continent aux latitudes boréales et tempérés. Les Grandes Plaines comptent cependant peu de spécimens d’athyrie, ce qui l’associe aux espèces à aire disjointe. Découverte récemment, les populations isolées d’athyrie fougère-femelle de la Saskatchewan représentent-elles les reliques d’une répartition est-ouest jadis continue à travers tout le continent nord-américain ?

Très détaillée, la fronde semble aussi fine que de la dentelle
Elle est abondante en forêt dans les zones humides. On la trouve souvent en compagnie de l'orme d'Amérique, de certains frênes et du peuplier baumier. À l'occasion, on la voit dans les tourbières, en bordure de boisés où croissent l'érable rouge, le thuya occidental et l'épinette noire, ainsi que dans les fourrés d'aulnes et les prés humides.

Fougère-aigle commune (Pteridium aquilinum)
Ce type de fougère croît en colonies denses, souvent très étendues. Peut-être la plus connue de nos fougères, car elle se remarque aisément, grâce à sa forte taille et du fait qu’elle croît dans les habitats secs et à découvert, plus fréquentés par les humains que les habitats humides ou densément boisés. Elle est facile à reconnaître : elle a une forme bien étalée à l’horizontal, presque parallèle au sol et évoquant, pour certains, la silhouette d’un grand oiseau en vol. À première vue, elle est ramifié en trois parties principales. Elle fréquente surtout les lieux ensoleillés : champs et pâturages, clairières des bois, abords des routes ou sentiers. Mais elle pousse aussi dans des milieux semi-ombragés.

L’utilisation de la fougère-aigle commune fut, à travers l’histoire, très multiple. Son usage remonte à l’époque romaine, peut-être même avant, atteignit son apogée vers le Moyen-Âge et dura jusqu’à récemment, touchant bien des secteurs d’activités humaines. Jusqu’au 19e siècle, les Européens employaient les frondes de la fougère pour chauffer les fours (à chaux, à briques, à pain) ou les brûlaient dans d’immenses fosses, dont certaines existent encore en Angleterre, pour extraire leurs cendres riches en potasse. Bouillies avec du suif, les cendres devenaient pain de savon. Elles s’utilisaient aussi pour le lavage ou pour fabriquer de la lessive.

Fougère-aigle commune
Avis aux campeurs, une fronde de fougère-aigle attachée au sac à dos ou à la porte de sa tente découragerait les moustiques! Les frondes contiennent des composés qui repoussent les insectes et inhibent le développement des moisissures, aussi servirent-elles à emballer la nourriture, dont les cerises, d’où un ancien nom français : fougère-à-cerise. Peut-être à cause de ces propriétés, on couvrait le sol de frondes de fougère-aigle commune pour isoler le plancher des masures, les soldats romains s’en faisaient des grabats et, encore au siècle dernier, les Français s’en servaient pour bourrer les matelas. En outre, les frondes servirent de chaume pour le toit des cabanes, de litière pour le bétail et de paillis dans les jardins.

Comme on le voit bien sur cette photo, la fougère-aigle commune prend une forme de parasol
Ce n’est pas tout : des grosses fibres de la tige et du rhizome (racines) on fabriqua du papier (Angleterre, Bornéo, Malaisie), des cordages (Japon) et même, à Bornéo, des cordes de violon! Et le rhizome ? Il servit de succédané au houblon dans la fabrication de la bière en Norvège et en Sibérie. Et plus encore : tiges, feuilles et rhizomes combinés à différents éléments (chrome, alun ou sulfate de fer) produisent des teintures variant du jaune foncé au noir, en passant par différents tons de vert. Ouf! Elle mériterait une médaille d’honneur pour services rendus avec tous ces usages!

Osmonde royale (Osmunda regalis)
De grande taille, l’osmonde royale forme des couronnes d’une dizaine de feuilles et pousse en colonies généralement petites, mais denses. L’osmonde royale est une fougère qui ne ressemble à aucune autre et est plus facilement reconnaissable que certaines autres espèces. C’est en bordure des lacs, comme ici, ou sur les rives des cours d’eau que s’observent les plus belles colonies.

L'osmonde royale se distingue très facilement des autres types de fougères
Une origine divine ?
Le nom Osmunda est d’origine inconnue ou, du moins, incertaine. Il apparait pour la première fois dans la littérature botanique en 1500 chez le médecin botaniste de Strasbourg Brunschwygg, sous la forme osmundi et chez De l’Obel (1576) sous la forme osmunda. Il peut venir d’Osmundr, nom saxon de Thor, dieu scandinave, enfant d’Odin et de la Terre; le tonnerre grondant est son char que des boucs tirent à travers la voûte céleste. Guerrier, dieu de la fécondité, régnant sur le tonnerre, les vents, les pluies, il favorise les récoltes. Efficacité et modestie figurent parmi ses autres attributs; aussi svelte que vigoureux, il se nomme «celui à la barbe rouge» et les Vikings se disaient «peuple de Thor». Thor emblème de la force... le lien s’établit facilement entre cette divinité et les propriétés attribuées à cette fougère.

La feuille (ou fronde) de l'osmonde royale
Un indicateur biologique de la pollution
En absence d’obstacles, les rhizomes de l’osmonde royale, issu d’une spore unique, s’étendent et poussent souvent en une formation plus ou moins circulaire, en sous-bois ou dans les prés. Puisque ce type de croissance permet de calculer aisément la vitesse de propagation du rhizome et que, par ailleurs, les rhizomes poussant dans les milieux pollués montrent une plus grande incidence de mutations que ceux des milieux non pollués, l’osmonde royale possède un certain intérêt comme indicateur biologique de la pollution des cours d’eau. Le taux de progression dans le temps et l’importance de la pollution affectant un site donné, se déterminent par l’évaluation de l’âge et du taux de mutation de différentes sections d’un rhizome.

L’onoclée sensible (Onoclea sensibilis)
Qui n’a jamais souhaité se retrouver, ne serait-ce qu’un instant, au beau milieu d’un groupe de dinosaures vivants? Impossible? Pourtant, les fossés et les sous bois recèlent pourtant une relique tout droit sortie de la flore de l’ère Tertiaire. Inchangée depuis plus de 60 millions d’années, l’onoclée sensible passe pour la plus ancienne fougère existant sur terre.

L'onoclée sensible, la plus ancienne espèce de fougère 
Le genre onoclée ne comprend qu’une seule espèce, l’onoclée sensible. Avec une aire de répartition disjointe comme la sienne, l’onoclée sensible se classe difficilement parmi les espèces circumboréales et environ 20% des fougères de l’est de notre continent (à l’exception des espèces tropicales du sud de la Floride), elle fait partie d’un groupe de plantes dont la répartition fort curieuse fascine les botanistes : leur aire s’étend dans l’est de l’Asie et dans l’est de l’Amérique du Nord, deux territoires très éloignés l’un de l’autre. De toutes les fougères de nos contrées, l’onoclée sensible représente sans doute celle dont les crosses ressemblent le plus aux têtes-de-violon, ces crosses comestibles de la matteuccie fougère-à-l’autruche. Distinguer les crosses de ces deux espèces est primordial, l’une s’avérant un excellent comestible et l’autre, reconnue toxique pour les chevaux, méritant toute notre méfiance.


Plantation écosystémique
Comme vous avez pu le constater, ces espèces de fougères vivent le plus souvent en association avec des espèces d'arbres en particulier. Celles-ci sont d'ailleurs souvent les mêmes que celles prévues dans le projet de reboisement du Terrain communautaire. En effet, nous souhaitons un retour des espèces indigènes comme le bouleau jaune, le sapin baumier, l'épinette blanche, l'érable rouge, le thuya occidental, l'orme d'Amérique (comme pour l'Athyrie fougère-femelle), le mélèze larcin et le frêne noir.

Pour la réalisation de ce blogue, je tiens à remercier tout spécialement Donald Carter, qui m'a grandement aidée à repérer les différentes espèces de fougères sur le Terrain communautaire pour que je puisse les photographier. Un merci aussi à Adamo Sénécal, de Fougère boréale, spécialiste des fougères au Québec, qui a pu m'aider à identifier ces différentes espèces, car pour un non-spécialiste, cela peut s'avérer très difficile.

Source : Fougères, prêles et lycopodes, Guide d'identification Fleurbec, 1993.

Mélanie Jean

M. Sc. géogr.
Personne-ressource en environnement